Lettre à ma mère.
Maman, C’est vraiment étrange de t’appeler ainsi. Ca fait au moins 20 ans que j’utilise habituellement un surnom… pourtant, je suis bien ta fille. Notre ressemblance physique est troublante, même si j’ai hérité de la grandeur de papa. Tu as retrouvé une photo de toi me prenant dans tes bras, et quand je la regarde j’ai l’impression de me voir avec ma fille. D’ailleurs, je l’ai eue sensiblement au même âge que tu avais quand je suis arrivée dans ta vie. Notre histoire a assez mal commencé. Tu me l’as suffisamment répété. Quand la sage-femme m’a posé sur ton ventre, tu as pensé « je vais en chier avec elle ». Tu m’as entendu hurler avant même que je sois sortie de toi. Cette anecdote, je l’ai entendue des dizaines de fois. Il faut croire que j’étais déjà en colère. Si par « en chier » tu entends ne pas répondre à tes souhaits, tu as en effet été visionnaire. Si par « en chier » tu entends me libérer de cette terrible loyauté familiale qu’on se transmet de femmes en femmes d